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La détermination de la digestibilité iléale des acides aminés chez le poulet est récente comparativement au porc où elle est largement utilisée. L’alimentation des poulets se limitant dans plusieurs contextes au maïs et au tourteau de soya qui se caractérisent par des digestibilités en acides aminés élevées pourrait expliquer le peu d’études. Par contre, l’augmentation possible du prix de ces ingrédients en raison de la forte demande pousse à utiliser de plus en plus d’ingrédients alternatifs qui ont des digestibilités moindres et souvent plus variable. Il est donc important d’estimer précisément la digestibilité des acides aminés des différents ingrédients utilisés dans les aliments pour poulet et de mettre en évidence les principaux facteurs de variation.

L’objectif de ce projet consiste donc à synthétiser dans une base de données toute l’information disponible dans la littérature sur la digestibilité des acides aminés dans les ingrédients et d’identifier les principaux facteurs de variation en utilisant l’outil de méta-analyse. Compte tenu du faible nombre de publications, une approche par sous-groupes de matières premières a été utilisée pour faire les analyses.

1. Estimation de la digestibilité des acides aminés dans les céréales (blé, maïs, orge, sorgho).

Une base de données incluant 18 essais provenant de 18 publications pour un total de 55 traitements alimentaires publiées entre 1999 et 2013 et rapportant des valeurs de digestibilité iléale apparente (DIA), de protéine brute (PB) et de teneur en acides aminés (AA) chez le poulet en croissance a été utilisée. Malheureusement, comparativement au porc, la fibre n’est jamais analysée dans les études et n’a donc pu être étudiée par méta-analyse. Les modèles incluaient l’effet expérience et céréales en effets fixes et l’effet de la PB et des AA comme variables explicatives du coefficient de digestibilité apparent et du flux d’acides aminés digestibles (g/kg). De façon générale, l’effet essai n’améliore pas la qualité de prédiction des modèles. Les résultats montrent que la PB explique de 70 à 97 % de la DIA pour la majorité des AA sauf pour la Met où le R2 est que de 62 %. L’effet céréales est significatif montrant des ordonnées à l’origine différentes alors que l’effet de la PB ne change pas entre les céréales (Interaction Céréales x PB) sauf pour la Lysine et la Glucine où la PB n’influence pas la digestibilité du maïs et du sorgho. Concernant les modèles qui prédisent le flux d’acides aminés digestibles en fonction de la teneur en acides aminés de la ration, on retrouve une pente similaire indépendamment de la céréale pour tous les AA. Les R2 sont meilleurs en variant de 83 % pour la Thr à 99 % pour la Glu. Des ordonnées à l’origine plus élevées sont systématiquement obtenues pour l’orge indiquant des pertes endogènes plus élevées. Ceci est probablement à lié à la plus haute teneur en fibre de l’orge. De plus, les ordonnées à l’origine sont plus élevées pour la Glu, Leu, Ser, Thr et Asp, lesquels sont retrouvés en quantités les plus importante dans les digesta iléaux en raison notamment de leur concentration élevée dans la mucine.

Un travail similaire est en cours sur les tourteaux de soya et canola, sur les farines de viande et les oléagineux (pois, féverole, lupin) qui sont les ingrédients pour lesquels il y a eu suffisamment d’études pour conduire des méta-analyses.