Impact d’une supplémentation en vitamine (D, E et C) sur des porcelets recevant un aliment contaminé au désoxynivalénol


  • Période: Septembre 2018 Mai 2020

Mot(s) Clé(s)

Porc

 

Aperçu

Faits saillants du projet

  • La contamination des aliments par le DON diminue la croissance et la prise alimentaire alors qu’elle augmente la minéralisation osseuse chez les porcelets après 21 jours
  • L’ajout de vitamine C et E à l’aliment contaminé au DON a réduit la minéralisation osseuse à un niveau intermédiaire bien que la supplémentation en vitamine D, E et C n’a eu aucun impact sur les performances de croissance.

Les résultats de ce projet sont les premiers établissant un lien entre le DON et le métabolisme des vitamines, plus précisément sur la vitamine D. La vitamine D joue un rôle dans plusieurs métabolismes incluant celui du Ca et du P. En effet, la vitamine D intervient dans l’absorption intestinale du Ca et du P ainsi que dans le métabolisme osseux. 

Cette étude a ainsi permis d’établir l’existence d’un lien entre la vitamine D, le métabolisme phosphocalcique et la contamination au DON qui nécessite de plus amples études. Également, la modification du statut oxydatif et de la réponse inflammatoire par le DON a été confirmée. Enfin, l’effet anti-inflammatoire de la vitamine D est confirmé en réponse à l’injection de LPS et la contamination au DON. 

Présentation du projet

La diversification des ingrédients contenus dans l’alimentation porcine afin de diminuer les coûts peut introduire des mycotoxines incluant le désoxynivalénol (DON). Le DON induit une anorexie, des effets immunomodulateurs, un stress oxydatif ainsi qu’une altération du métabolisme du phosphocalcique et de la vitamine D. Il a donc été proposé qu’une supplémentation en vitamine D3 ou 25-OH-D3 ou en vitamine C et E pouvait contrer les effets du DON.

Les objectifs de cette étude étaient dans un premier temps de confirmer l’impact du DON sur le contenu minéral osseux, la réponse inflammatoire, le métabolisme oxydatif, le métabolisme de la vitamine D et celui du calcium (Ca) et du phosphore (P). Dans un deuxième temps, l’objectif était d’évaluer l’impact d’une supplémentation en vitamine D, E et C lors d’une contamination au DON sur la croissance, le contenu minéral osseux, la réponse inflammatoire, le métabolisme oxydatif, le métabolisme de la vitamine D et celui du calcium (Ca) et du phosphore (P).

Partenaires financiers
Ce projet a été réalisé grâce au support financier de DSM Nutritional Product. Un merci également pour le support technique de l’Université Laval et du Centre de recherche en sciences animales de Deschambault. 

 

Autres faits saillants

Résultats de la vitamine D dans les tissues
  • La contamination au DON a réduit la concentration de 25-OH-D3 et de 1,25-OH-D3 dans le plasma alors que la supplémentation en 25-OH-D3 l’a augmentée. La contamination au DON a également réduit la concentration du phosphate dans le plasma, modifiant ainsi le métabolisme phosphocalcique.
  • Le DON tend à réduire l’expression du gène 25-hydroxylase, responsable de l’hydroxylation de la vitamine D3 en 25-OH-D3 dans le foie. De plus, la contamination au DON réduit l’expression des gènes vitamin D receptor (VDR) et 1α-hydroxylase dans le rein, responsable de l’hydroxylation de la forme 25-OH-D3 en 1,25(OH)2D3. Ces réductions dans le foie et le rein vont à l’encontre des résultats plasmatiques. Ces résultats suggèrent que le DON modifie le métabolisme de la vitamine D.
  • L’injection de LPS a stimulé l’expression de 1α-hydroxylase et VDR, malgré qu’elle soit plus faible lorsque les porcelets reçoivent un aliment contaminé au DON. Ces effets dépendent de la supplémentation en vitamine D, où la supplémentation en 25-OH-D3 semble conserver une expression de 1α-hydroxylase et VDR plus constante. Le DON modifie donc la réponse du métabolisme de la vitamine D chez les porcelets en conditions inflammatoires.
Résultats du métabolisme oxydatif dans les tissus
  • Le DON a réduit l’activité de la catalase et la concentration de tocophérol sanguin, alors que la Vit-E-C a rétabli leur niveau. Le statut antioxydant sanguin serait donc modifié par la contamination au DON.
  • La supplémentation en VitE-C dans un aliment contaminé au DON a réduit la concentration de MDA dans le foie, ce qui suggère une réduction du statut oxydatif liée à la tendance vers une réduction de l’activité de la catalase.
  • La contamination au DON a réduit la concentration en MDA et l’activité de la catalase dans le jéjunum alors que la supplémentation en VitE-C les a davantage réduites. Le DON modifie ainsi la réponse du métabolisme oxydatif.
Résultats de la réponse inflammatoire dans les tissus
  • La contamination au DON a diminué l’expression des gènes IL-10 et TNF-α dans le foie, ce qui confirme le rôle immunomodulateur du DON. Au contraire, l’injection de LPS stimule l’expression des gènes IL-10 et TLR4, dépendamment de la contamination au DON et de la supplémentation en vitamine D. Ainsi, la contamination au DON pourrait modifier la réponse immunitaire en conditions inflammatoires dépendamment du statut de la vitamine D.
  • L’injection de LPS a stimulé l’expression de IL-10 et TLR4 dans le jéjunum, de façon moins prononcée pour la supplémentation en vitamine D. La vitamine D dans la muqueuse intestinale réduirait donc la réaction inflammatoire induite par les LPS.
  • L’injection de LPS a stimulé l’expression du gène TNF-α dans les ganglions, alors que la supplémentation en vitamine D maintenait cette expression constante. De plus, la supplémentation en VitE-C limitait la stimulation de l’expression de TNF-α par le DON. De plus, la contamination au DON a stimulé l’expression de TLR4 dans les ganglions, de façon moins importante avec l’ajout de VitE-C. Les vitamines E, C et D pourraient ainsi réduire la réponse inflammatoire induite par la stimulation des LPS ou la contamination au DON dans les ganglions mésentériques.

Participants

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